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L’ingénierie territoriale, une aubaine pour les territoires (et pour la France !)

[Une étude réalisée par la SCET]

Dans un contexte de crise économique puis de rebond, le gouvernement a consenti une mobilisation sans précédent pour soutenir l’activité à travers le plan de relance. Au sein de ce vaste programme de 100 Md€, les financements ciblant le développement des territoires représentent au moins 10 Md€, en grande partie opérés par la Banque des Territoires.

Ce volume de financement, considérable, se heurte néanmoins à la réalité des déséquilibres structurels de la géographie économique et des ressources humaines. Leur manque de disponibilité freine les projets territoriaux, et nuit à la vitesse de mobilisation du plan de relance (dont seulement un tiers a été, à date, décaissé).

Dans une France de plus en plus polarisée entre les territoires métropolitains et les autres, de nombreuses zones sont peu pourvues en compétences qualifiées, pour mener des projets de plus en plus complexes: aménagement, logement, zones d’activité du futur, immobilier d’entreprise nouvelle génération, transition environnementale, nouvelles mobilités, revitalisation des centres-villes, … autant d’enjeux qui exigent des expertises de plus en plus pointues et une capacité à piloter des projets complexes et multi acteurs. Face à ces nouveaux défis, les collectivités locales, dont seuls 8,4 % des effectifs sont des cadres et professions intellectuelles, peuvent rapidement se trouver démunies. Les territoires ne sont pas égaux entre eux : sur la base de quatre jeux d’indicateurs, nous établissons une cartographie des départements très faiblement pourvus, que nous estimons à 26. Ainsi, alors même que la ressource budgétaire et les dispositifs sont là, qu’y compris dans les territoires périphériques les énergies et l’initiative sont au rendez-vous sur le plan local, les projets se heurtent fréquemment au manque d’appui complémentaire en compétences.

Une réponse consiste à déployer des dispositifs dits « d’ingénierie territoriale », sous la forme de mobilisation d’experts issus de cabinets de conseil spécialisés.

La Banque des Territoires et l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) ont mis en place de tels mécanismes d’appui aux territoires les plus en demande. Ces approches permettent de renforcer le pilotage global, d’apporter des expertises à même d’en améliorer la qualité de conception, d’introduire des approches multisectorielles, des dimensions digitales et de « smart city », de l’innovation d’usage et sociétale.

Nos retours d’expérience, fondés sur laccompagnement de plus de 400 collectivités locales montrent un double effet : d’une part, un impact positif d’accélération et de sécurisation des projets, d’autre part, une amélioration qualitative au niveau de leur conception même. Les effets sur la croissance générée par ces investissements sont, à terme, significatifs, de l’ordre de 50 % de retombées économiques supplémentaires. L’effet levier est massif : 1 euro de dépense publique consacré à de l’ingénierie territoriale permet de sécuriser, en moyenne, 117 € d’investissement public. Pour les 10 Md€ identifiés au sein du plan de relance comme destinés au soutien aux territoires, cela revient à 80-100 experts à temps plein.

A travers cette étude, nous identifions quatre idées pour aller au-delà de la situation actuelle et renforcer de manière profonde la capacité des territoires à réussir leurs projets de développement, et donc à contribuer à la dynamique économique française : systématiser les poches de financement public, au sein des programmes de type « plan de relance », dédiées à ce type d’ingénierie, financer des équipes mutualisées entre territoires dotés de manière hétérogène en termes de compétences, mobiliser des ressources humaines publiques, notamment au sein de la fonction publique d’Etat, mette en œuvre des dispositifs de montée en compétence, de formation et d’animation des agents territoriaux.

Pour télécharger le livre blanc, cliquez ici !

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