Eau et tourisme : état des lieux et solutions
Plus de 100 millions de visiteurs internationaux par an, 7 % des arrivées mondiales, un tourisme intérieur qui représente 85 % des nuitées des Français, quel est l’impact de ce tourisme sur la ressource en eau ?
Veolia, membre associé du CNER, propose un état des lieux et recense quelques pistes de solutions.
Une activité touristique concentrée sur certains territoires
En tout premier lieu, il est important de préciser que 80 % de l’activité touristique est située sur 20 % du territoire français. En 2022, les 5 territoires qui ont vu leur consommation d’eau augmenter le plus en raison de l’afflux touristique sont :
- Corse-du-Sud : +37 % ;
- Haute-Corse : +26,6 % ;
- Hautes-Alpes : +22,6 % ;
- Pyrénées-Orientales : +24,3 % ;
- Landes : +24,3 %.
Cependant, la tendance des pics de fréquentation touristique l’été tend à évoluer peu à peu au profit de séjours plus courts, plus variables et plus étalés sur l’année.
Un effet « Dérèglement climatique »
Le volume de ressources en eau a, selon Veolia, diminué de 14 % depuis 25 ans. Le dérèglement climatique va se poursuivre et accentuer la pression sur les nappes phréatiques, le niveau des précipitations, des débits des cours d’eau… Avec l’augmentation des températures, cela aura un impact sur l’activité touristique : des forêts vulnérables, les destinations côtières et insulaires seront menacées, stations de sport d’hiver en souffrance, …
Des mesures de restrictions d’eau sont déjà régulièrement mises en place et vont s’accentuer. Elles auront un impact sur les activités touristiques : remplissage des piscines, arrosages des espaces verts, approvisionnement en eau des hébergements…
Quels types de conséquences ?
La raréfaction en eau et ces changements climatiques pourront avoir des conséquences importantes comme :
- Un changement des destinations privilégiées (territoires situés au nord par exemple) ;
- Un décalage saisonnier (départ au printemps et à l’automne) ;
- Une baisse d’attractivité ;
- Une hausse des coûts ;
- Des conflits d’usage entre les résidents et les touristes.
Quelles solutions envisageables ?
Veolia identifie des solutions pour s’adapter à ces changements à venir :
Pour les acteurs du tourisme :
- Développer des activités moins gourmandes en eau ;
- Promouvoir une végétalisation économe ;
- Investir dans les technologies d’économie d’eau
- Sensibiliser et accompagner les touristes vers l’adoption d’éco-gestes eau.
Pour les collectivités locales :
- Définir une politique touristique adaptée au contexte de raréfaction de la ressource en eau qui passe par la diversification saisonnière ;
- Mettre en place une véritable politique de l’eau, avec une gouvernance efficace pour planifier localement la gestion de l’eau, une politique de sobriété en eau, des solutions pour explorer de nouvelles ressources en eau (réutilisation des eaux usées traitées, dessalement d’eau de mer… et réhabiliter les écosystèmes (zones humides, rivières).
Il convient donc de mettre en place une offre touristique résiliente et durable qui intègre la gestion de l’eau, une collaboration entre les différents acteurs et une sensibilisation des touristes. Veolia identifie 4 leviers :
- Réduire les consommations en eau ;
- Sensibiliser l’ensemble de la chaîne des acteurs (des hébergeurs aux salariés et aux clients) ;
- Développer la pratique de l’économie circulaire et les solutions alternatives ;
- Diversifier les activités touristiques hydro-dépendantes pour lisser le pic de demande et s’adapter aux aléas de disponibilité en eau.
L’étude complète est accessible en cliquant ici.