La fragilité économique croissante des TPE-PME

Une alerte de l’Insee sur la trésorerie et la fragilité bancaire

Selon une analyse de l’Insee, les TPE et PME françaises rencontrent des difficultés croissantes en matière de trésorerie. Le nombre moyen de jours en dépassement d'autorisation de découvert est passé de 1,6 jour avant la crise sanitaire à 1,9 jour en mars 2024. Cette augmentation est particulièrement marquée dans le secteur de la construction, où les dépassements atteignent 2,6 jours en moyenne.

Le solde bancaire médian des entreprises a chuté de 26 % entre février 2020 et février 2024, une baisse amplifiée par l’inflation. Par ailleurs, les dispositifs de soutien à la trésorerie, tels que les prêts garantis par l’État (PGE), ont joué un rôle crucial mais temporaire. En 2024, près de 25 % des TPE-PME présentent un solde bancaire négatif, soit une proportion deux fois plus élevée qu’en 2020. Ces chiffres soulignent une fragilité accrue, notamment pour les entreprises en difficulté structurelle.

Les enseignements de Bpifrance Le Lab : une dynamique d’activité et d’emploi en berne

De son côté, Bpifrance Le Lab, dans sa 80ème enquête de conjoncture, met en avant une contraction économique des TPE-PME. En 2024, le chiffre d’affaires moyen des entreprises a reculé de 1,8 %, avec des baisses plus marquées dans des secteurs comme le commerce (−3 %) et le tourisme (−3,7 %). Les carnets de commande se dégarnissent, reflétant une insuffisance de demande citée comme obstacle majeur par une majorité des dirigeants.

Sur le front de l’emploi, l’ajustement est tardif mais marqué. L’indicateur d’évolution des effectifs a chuté de 10 points au second semestre 2024, pour atteindre −1. Les dirigeants se montrent pessimistes pour 2025, prévoyant de freiner encore davantage les embauches.

L’investissement sous pression

L’étude de Bpifrance souligne également un recul de l’investissement. Seulement 43 % des TPE-PME ont investi en 2024, contre 55 % en moyenne depuis 2001. L’insuffisance de la demande est identifiée comme le principal frein, suivie du coût du crédit. La part de TPE-PME ayant réalisé des investissements verts se stabilise en revanche, autour de 30 % en 2024.

Les études de l’Insee et de Bpifrance Le Lab, bien que distinctes, convergent sur un constat commun : les TPE-PME sont confrontées à des fragilités financièreséconomiques et structurelles persistantes.

 

Aller plus loin :

 Pour l’étude de l’INSEE, cliquez ici.

Pour l’étude de BPI Le Lab, cliquez ici.

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